Le positionnement de l’électrification rurale comme élément structurant de l’aménagement du territoire et du développement local ne sera renforcé que si son impact économique et social est à la fois démontré et prouvé sur le terrain. Sur les trente dernières années, le bilan de cet impact apparaît plutôt mitigé en Afrique de l’Ouest et Centrale, notamment en raison d’une faible coordination avec des infrastructures rurales à résultats directs et plus concrets comme l’éducation, l’eau potable, la santé, etc., et plus globalement compte-tenu du faible taux d’accès aux services énergétiques en zone rurale. Plusieurs travaux ont pourtant démontré le lien entre énergie et développement, aujourd’hui incontestable, et ont proposé des recommandations pour assurer un meilleur impact économique et social aux projets d’électrification rurale.
Cependant, la traduction concrète et pratique de ces recommandations dans le quotidien des acteurs qui prennent la décision et assurent la mise en œuvre des projets n’est pas toujours effective. Notamment en ce qui concerne les approches de planification, qui se situent en amont des décisions d’investissement, et continuent de reposer essentiellement sur des contraintes technico-économiques, traitant avec légèreté des aspects aussi fondamentaux que le choix des localités à électrifier en priorité et la coordination multisectorielle à l’échelle d’un territoire donné.
L’intérêt de cette problématique lui a valu d’être retenue comme thématique prioritaire par le CLUB-ER des Agences et Structures Africaines en charge de l’Electrification Rurale dès décembre 2002. Il en va de la crédibilité de l’électrification rurale comme secteur prioritaire dans la perspective des Objectifs de Développement du Millénaire (OMD).
Grâce à un co-financement de la Commission Européenne et de l’ADEME, le projet IMPROVES-RE a été mis en œuvre d’avril 2005 à mars 2007 dans quatre pays africains (Burkina Faso, Cameroun, Mali et Niger), avec pour objectif global d’améliorer l’impact de l’électrification rurale sur le développement durable et la réduction de la pauvreté. IMPROVES-RE s’est fixé pour défi d’élaborer et tester un modèle alternatif de planification de l’électrification rurale qui permette d’optimiser l’impact économique et social à l’échelle d’un territoire.
Le lien entre IMPROVES-RE et le CLUB-ER est tout d’abord naturel. Le projet implique 5 pays membres du CLUB-ER (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Niger) qui ont contribué activement à sa réalisation. De plus, les membres du CLUB-ER ont décidé à Nouakchott en juillet 2005 de faire coïncider une prochaine rencontre du CLUB-ER avec l’atelier final du projet IMPROVES-RE. Cette décision a été entérinée à Antananarivo en décembre 2006.
Par ailleurs, cette rencontre de Ouagadougou sera l’occasion d’une concertation avec la CEDEAO qui a récemment élaboré un Livre Blanc pour l’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines en Afrique de l’Ouest, avec la CEMAC qui a initié un Plan d’action sur le même thème pour l’Afrique Centrale, mais aussi avec le Réseau International d’Accès aux Energies Durables (RIAED) et avec le programme MEPRED qui vise également à promouvoir l’accès à l’énergie en zone rurale et périurbaine.
|
